Aujourd'hui nous avons décidé de monter directement jusqu'au glacier Eqip Sermia.
Il y a en effet peu de possibilités de bivouacs corrects sur le trajet
.
Nous remontons vers le Nord-Est dans l’Atâsund.
Au loin nous avons l'impression d'avoir un mur de glace infranchissable devant nous.
En s'en approchant nous nous rendons compte qu'il n'est pas si compact que ça.
Progressivement la quantité de glace flottante augmente.
Lorsque nous
bifurquons finalement vers l’Est les deux fronts glaciaires nous apparaissent d’un
coup.
Nous commençons à entendre en nous approchant progressivement les
grondements incessants d’Eqip Sermia, qui résonnent à presque 15 km de distance.
Nous avons l’impression de nous rapprocher de la tanière d'un dragon. C'est un peu inquiétant.
Toute la baie est encombrée de glace et nous devons nous frayer un chemin en zigzagant entre les
icebergs.
Ayant appris que l’année précédente un groupe de kayakistes
s’était fait emporter son matériel par une vague de tsunami
de 20 m de haut, suite à l'effondrement d'une grande partie du front glaciaire, nous avions initialement envisagé de camper à bonne distance du front glaciaire.
Après avoir exploré différents points d’accostages peu
satisfaisants en aval de la rivière, nous décidons de nous approcher malgré tout du « monstre »
et accostons finalement à environ 2 km du front glaciaire.
Le débarquement s’effectue
sans trop de problèmes sur des dalles rocheuses et nous nous dépêchons d’éloigner le
matériel du bord, de quelques dizaines de mètres dans un premier temps.
Puis
nous repérons un endroit élevé qui convient pour le bivouac, et commençons le
transport de tout notre matériel, y compris les kayaks, sur presque 250m, pour
nous élever à presque 30 m de hauteur, sur un promontoire rocheux. Ça nous prend presque une heure.
Après 40 km de pagayage et
le portage, nous sommes épuisés, mais l’endroit est magnifique et nous sommes
bien à l’abri.
Nous prenons un repas lyophilisé rapide, et nous couchons
finalement vers minuit, après un whisky mérité.
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