A nouveau une belle journée sans vent. Quelle chance car nous avons prévu de traverser la baie, devant les deux fronts glaciaires, puis de contourner la grande île par la droite, pour rejoindre la presque-île d’Anap nunâ.
Nous sommes un peu inquiets car durant le trajet nous resterons très exposés si le vent se lève sur la calotte et il y a beaucoup de glace dans la baie.
Après un bon petit déjeuner, nous rangeons le campement. Puis nous recommençons notre portage en sens inverse sur 250 mètres. L’embarquement s’effectue sans problème. Eqip Sermia nous aime bien finalement.
Nous longeons son front glaciaire. La vue est imprenable.
Des langues de glace flottante nous bouchent parfois le chemin, nous les contournons ou nous frayons un chemin à travers en jouant au brise-glace.
Nous rejoignons ensuite le front glaciaire du Kangilerngata Sermia. Celui-ci est beaucoup plus large, mais moins haut et beaucoup moins actif qu'Eqip. Il ne gronde pas en permanence.
Le temps est magnifique, nous flânons parmi les glaces.
Progressivement celles-ci deviennent de plus en plus denses. Ils y a plusieurs petites îles qui retiennent les glaces et provoquent un bouchon devant nous. Nous essayons de nous frayer un chemin au travers durant plus d’une heure.
Les manœuvres deviennent difficiles. Tout changement de direction est une épreuve car il faut pousser les glaces avec le flanc du bateau, qui offre alors beaucoup de résistance.
Nous hésitons sur l’attitude à suivre à plusieurs reprises. Nous aimerions attendre le changement de marée, en espérant que le bouchon se libère, mais nous ne pouvons même pas rejoindre la terre pour patienter.
Finalement notre progression devient quasi impossible et nous décidons de faire demi-tour. Ce simple demi-tour nous prend au moins dix à quinze minutes tellement nous sommes coincés par les glaces.
Nous retrouvons des zones d’eau plus libres, traversées par des langues de glaces, et décidons finalement de contourner l’île par la gauche.
Les paysages restent extraordinaires mais nous sommes fatigués de notre lutte avec les glaces et nous réjouissons lorsque nous trouvons un beau campement à l’abri de l’île.
Même à cette distance nous entendons Eqip gronder au loin.
Finalement nous aurons mis 9h30 pour faire 30 km, sans aucune pause, l’accès à la terre étant impossible.
Heureusement le temps est resté calme durant toute la journée.
J9: en rouge le trajet envisagé
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